L’ennui au travail, c’est loin d’être une partie de plaisir.

L’ennui au travail, c’est loin d’être une partie de plaisir.

Quand certains sont submergés de travail… ou bien le font croire (ça fait toujours plus sérieux d’être débordé), une grande majorité des travailleurs connaissent…l’ennui au travail! S’ennuyer au boulot? Eh bien, les travailleurs admettent s’ennuyer plus de 10 heures par semaine! Du temps perdu? de l’énergie perdue? de la rentabilité perdue? Pour l’entreprise, on peut effectivement aller plus loin pour être plus efficace. Mais quelle incidence peut avoir l’ennui sur le travailleur?

Plusieurs types d’ennui au travail

Et c’est là qu’on peut remarquer différents types d’ennui.

Des firmes de recherche indépendantes ont interrogé 380 travailleurs américains et 300 cadres supérieurs. 28% des gestionnaires ont dit penser que les employés s’ennuient parce qu’ils «ne se sentent pas interpellés par leurs tâches».

Et ces gestionnaires ne sont peut-être pas trop loin dans leur évaluation. Parmi les employés qui ont répondu à l’enquête,

  • 28% ont déclaré ne pas se sentir interpellés par les missions,
  • 23% ont déclaré qu’il n’y avait pas assez de travail à faire,
  • 22% ont déclaré que la nature de leur travail n’était pas intéressante. plusieurs réunions mal exécutées
  • 7% ont déclaré ne pas aimer interagir avec leurs collègues.

« Regardons les choses en face, la journée de travail n’est pas toujours remplie d’enthousiasme. Les dirigeants peuvent régulièrement consulter le personnel pour s’assurer qu’ils sont engagés, mais il incombe également aux employés », a déclaré dans un communiqué de presse Brandi Britton, président du bureau d’OfficeTeam.

Ennui par manque de tâches à faire

Pour 23%, donc, il s’agit d’un ennui pour manque de tâches à faire. Si vous avez déjà passé du temps au travail à compter les secondes jusqu’à ce qu’il soit temps de rentrer chez vous, vous n’êtes pas seul.

Selon une nouvelle enquête de la firme de recrutement OfficeTeam, les professionnels admettent s’ennuyer au travail en moyenne 10 heures et demi par semaine. Cela signifie que les employés s’ennuient plus que toute une journée de travail au cours de la semaine, soit pendant 68 jours par an.

Mais que font les employés quand ils s’ennuient et ne travaillent pas?

L’enquête a révélé qu’outre la navigation sur Internet et la consultation des médias sociaux, les employés utilisaient également leur «temps d’arrêt» de manière créative.

Voici quelques-unes des choses que les professionnels ont admis faire lorsqu’ils s’ennuyaient au travail:

  • Avoir des batailles d’élastiques avec des collègues
  • Faire des listes de courses
  • Apprendre une autre langue
  • Gribouiller
  • Jouer au ping-pong
  • Payer les factures
  • Regarder la télévision ou des films en ligne
  • Jouer à des jeux en ligne
  • Recherche d’autres emplois
  • Et sur cette dernière note, deux employés sur cinq qui ont répondu à l’enquête ont déclaré qu’ils quitteraient probablement leur emploi s’ils s’ennuient au travail.

Solutions:

Que faire pour ces 23% d’ennui? Pour l’entreprise, on se dit qu’elle peut du coup soit employer moins, réduire les temps de travail, ou alors créer plus et donc donner plus de tâches. Il semble qu’il y ait là un « gâchis ». Maintenant, est-ce que les mêmes personnes pourraient faire le même travail dans les 10 heures et demi de « relâche »? Est-ce que cette relâche ne peut pas également avoir un bénéfice? souffler? être plus créatif? prendre du recul?

Peut-être… Alors est-ce que la bataille d’élastique à défaut ne peut pas être un moment aménager différemment pour que l’employé n’ait pas cette impression de « s’emm…der », mais de profiter d’un temps de détente officialisé, pour ne plus cacher son écran lorsqu’il est sur une réussite? Si cette espace de détente peut faire du bien au reste de son travail, l’entreprise a donc intérêt à l’aménager, en espace et temps, voir à libérer ses employés pour qu’ils fassent effectivement leur liste de course et le payement de leur facture chez eux et non pas au boulot!

Cela dit, et nous le verrons plus loin, l’ennui, en tout cas l’impression de l’employer de s’ennuyer, est rarement vu comme positive, installe un climat délétère, une relation malsaine entre l’employé et son travail, il se met à le dévaloriser tout entier, à ne plus y trouver son compte, et à prendre du recul et donc moins s’investir dans les tâches à faire, ou les prendre plus à la légère. Ce n’est bon ni pour l’entreprise, ni pour l’employé, humainement parlant.

Ennui par mauvaise communication

Une mauvaise ambiance, une prise de pouvoir de petits chefaillons, une relation particulièrement détestable entre collègues peut créer une situation de travail tellement moins coopérante, que cela mène à l’ennui. Ce serait le cas pour 7 % de l’ennui des employés. Certains également préfèrent travailler seul, en autonomie complète, et le fait de devoir interagir avec leur collègues, ou pire, de dépendre de leur travail, est pénible.

Solutions:

Que faire pour ces 7% d’ennui? Ce serait rattrapable pour l’entreprise et pour les employés par de la formation. Compétences en communication, travail d’équipe, interaction… Et pourquoi pas une meilleure répartition interne des tâches, responsabilités, parfois plus de souplesse ou de créativité? Cela apporte une bouffée d’air, mais ce qu’apprécient en général les employés, c’est plus de liberté et d’autonomie.

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Ennui par inefficacité

Pour 22% des employés qui s’ennuient, cela provient de la nature du travail qui est inintéressante, et des réunions mal exécutées. Concentrons-nous là sur l’inefficacité de certaines tâches et actions professionnelles. Nous connaissons bien cela en France, et plus l’entreprise et grande, plus c’est le cas. Le pic d’inefficacité des réunions se voit en particulier dans les administration et la fonction publique. La « réunionite aiguë » est connue dans certains organismes, mais le pire n’est pas forcément le nombre de réunion, mais leur inefficacité.

La réunionite

Combien de fois j’ai participé à des réunions dont même l’objet n’était pas clair, la préparation bâclée, voir inconnue des participants, les débats absolument pas cadrés et allant dans tous les sens, des moitiés de réunions passées sur de la terminologie et de la forme alors qu’on n’aborde pas le fond, aucune prise de décision claire en fin de réunion, ou alors des décisions claires, mais aucun calendrier ni partage des tâches défini… Bref, des situations sidérantes d’animateurs de réunions très satisfaits d’avoir réalisé la réunion, pour la réunion, mais aucune décision concluante permettant la mise en action et en réalisation des éventuelles décisions!! Non seulement c’est du vécu, mais du vécu très redondant dans mon expérience, et sur des postes et régions différentes. J’imagine donc bien que cela existe un peu partout! Peut-être reconnaissez-vous cela très bien.

Vous rendez-vous compte, si c’est le lot hebdomadaire de la pluspart des employés?? mais quelle horreur! Cela ne pose pas forcément de problème tout de suite, chacun repartant dans son train train sans être affecté par l’inertie de telles réunions, puisqu’il n’a pas eu officiellement de tâche à réalisé et n’en prendra certainement pas l’initiative. Mais quel sens ça a et pour aller où? En réalisant cette inertie et cet inefficacité, forcément, l’ennui s’installe. On traîne les pieds pour aller à ces réunions où encore une fois, on se cache pour aller sur facebook, ou on passe la réunion à rigoler avec son voisin en messe basse, pour faire passer l’heure. Manque d’investissement, ennui, recul de l’intérêt… Ce n’est bon pour personne.

Solutions:

L’entreprise doit absolument former ces cadres et dirigeants à la gestion de réunion, l’efficacité, la prise de décision avec des objectifs claires, définis en quantité et en temps, le partage des tâches, la planification, et le suivi des résultats avec évaluation, puis remise en question. Bref… quelque chose pour avancer, quoi!! Plus les réunions sont efficaces et courtes, plus les employés sont investis et comprennent clairement le sens et le but de leurs tâches, et donc les font avec énergie et sont fiers lorsqu’elles sont réalisées. Ils peuvent même faire preuve d’initiative et de créativité. L’entreprise gagne en efficacité et en rentabilité. Que du positif pour tous! Qu’est-ce qu’on attend pour être efficace?

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Ennui par manque de sens

Il reste les 28% qui ne se sentent pas interpellés par leur mission, et si l’on ajoute les 22% qui ne voient pas l’intérêt des tâches, c’est un chiffre alarmant. Plus de la moitié des gens qui s’ennuient au travail, s’ennuient par manque de SENS!

Le mot SENS et le mot MISSION sont forts! et pas du tout anodins. Nous sommes des êtres spirituels, et prendre part au monde n’est pas qu’une lubie d’idéaliste ou de vocation divine! C’est ancré en chacun de nous. Nous voulons être utile, faire quelque chose qui nous tient à coeur, qui respectent nos valeurs, qui contribuent au monde, comme notre « héritage » que nous laisserions, une trace de notre passage sur terre… Aussi infime et insignifiante pour certains, notre mission, même lorsqu’elle est inconsciente, c’est elle qui entretien notre feu intérieur. S’il s’éteint, c’est une mort lente assurée… la dépression. Nous avons donc tous besoin d’être un colibri et de faire notre part, comme dirait Pierre Rhabi, sur un sujet qui nous tient à coeur pour faire avancer ce monde.

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Le travail, c’est l’endroit où nous passons la plus grande partie de notre temps éveillée. Pour ne pas dire plus, car nos pensées professionnelles prennent également une partie du reste du temps. Donner du sens ou en trouver dans son travail est donc capital! La perte de sens nous consume à petit feu, l’ennuie nous épuise, ne rien faire nous lessive. Nous devenons malade de ne servir à rien… Même si tout est relatif, et qu’il s’agit bien de l’impression de l’employé, et non d’un fait objectif. Mais c’est sa vérité qui lui donne son expérience, donc rien n’est à prendre à la légère dans ce domaine.

Le Bore-out: Quand l’ennuie devient une maladie grave…

Tout le monde maintenant connâit le Burn-out. En tout cas, le terme, qui est malheureusement largement galvaudé. Il est par exemple utilisé à tort et à travers dans les médias ou autre, pour parler d’un état de stress plus ou moins passager, alors qu’il s’agit de quelque chose de beaucoup plus profond et qui peut être grave. Même s’il n’y a toujours pas officiellement de reconnaissance médicale sur ce terme, plus par non alignement des symptômes et dyagnostics, la reconnaissance de la dépression ou de l’état physique et mental déplorable relevant d’un burn-out est bien connu des médecins. Le burn-out n’est d’ailleurs pas uniquement lié au travail. Mais nous verrons cela dans un autre article.

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le Bore-out, du mot anglais signifiant « s’ennuyer ». Si les symptômes et conséquences peuvent être identiques au Burn-out, les causes sont un peu différentes. Par exemple nous trouvons dans les deux un décalage entre les attentes du travailleur et la réalité de son travail. Mais dans le cas du Bore-out, la personne n’est pas surinvestie dans son travail, au contraire. Mais la sous stimulation a autant de pouvoir délétère que le stress d’être chroniquement surchargé de travail, comme le montre Farber dans ses études. Rothlin et Werder ont identifié les trois dimensions caractéristiques du  Bore-out: sous-stimulation, désintérêt, et résignation.

L’ennui organisationnel atteint donc d’une part le rapport individuel à l’activité, et la production organisationnelle de l’insignifiance. La prolifération des réunions inutiles, les routines interrogent en profondeur le sens d’un travail déconnecté du terrain. On devient désengagé, rêveur, avec parfois une suractivité factice (réunionite, contrôle tatillon, digression…). L’ennui vient de l’impression d’être sous-utilisé, ou surqualifié, ou encore d’une dégradation du travail ou du style de management, d’une sous-activité chronique de l’entreprise, d’un flottement organisationnel ou d’incertitudes stratégiques laissant un flou semblant interminable… A cela se rajoute un manque de reconnaissance, de renforcement identitaire que le sujet peut espérer sur lui, ou en tout cas sur son travail…

Solutions:

Le Bore-out pouvant atteindre des situations mentales et physiques grave, il s’agit alors bien d’un état pathologique. Sachant que les employés sont, selon l’étude de départ, sujet à 10 heures et demi d’ennui par semaine en moyenne, il y a donc une grande propension de Bore-out possible. Les entreprises doivent non seulement envisager, mais considérer sérieusement des solustions bien en amont. Car il s’agit plus de prévention que d’essayer de rattraper les pots cassés. Sachant qu’un employé en Bore-out (ou en Burn-out) se fait en général arrêté, pour son bien-être physique et mental,  et que cet arrêt peut aller jusqu’à plusieurs mois, voir parfois deux ans, il n’y a réellement aucun intérêt pour l’entreprise, pour la sécurité sociale, et bien sûr pour la personne concernée, d’aller jusqu’à cet état.

La prévention, seule vraie parade

Il s’agit donc bien de prévenir, et de prévenir très en amont. Car ce mal est une gangrène qui commence à nous ronger de l’intérieur 18 mois avant les symptômes qui nous font consulter. Il faut donc que l’entreprise ouvre les yeux et soit attentive au moindre signe d’ennui, en particulier l’ennui pour cause de sens. Mais il faut également que chacun se pose la question en temps et en heure sur ce qu’il va faire de cet ennui: s’en charger avant qu’il ne se charge de nous!

Comment réagir?

Je m’ennuie au travail: constatation. J’en fais quoi? Je réduis mon temps de travail? j’en profite pour étudier, faire des tâches personnelles, je mets mon temps à profit? Je demande plus de travail, et une promotion ou une augmentation en même temps? Je demande plus de responsabilité, et une possibilité d’être plus autonome ou créatif? Je me rends compte que je m’ennuie car ce travail ne me convient plus, ne réponds plus à mes attentes? Je demande ma mutation? je me reconvertis? je change de job…

Bref, je fais quelque chose de mon ennui! Il est là comme un indicateur, pour moi, pour aller vers autre chose, même minime. Si je n’y vais pas, il y a danger.

Changer de job?

Une des activité de ceux qui s’ennuient au travail, c’est la recherche d’emploi. Ces personnes réagissent! 2 employés sur 5 disent vouloir quitter leur emploi s’ils s’ennuient. Là encore, ils sont prêts à réagir! Ils éviterons le Bore-out. Mais il y a aussi malheureusement beaucoup de personnes qui rêvent d’un autre emploi mais ne franchissent pas le pas. Le risque est de s’enfermer dans des rêves mêlés de rancœur et de plaintes sur sa vie, et de rejeter la faute sur ses collègues, patron, boîte, la crise ou bien d’autres choses. Cela permet de ne pas affronter un changement personnel pourtant salvateur!

Nous voyons fleurir les publicités, formations et coaching sur le rêve d’une nouvelle vie où en étant entrepreneur, vous n’avez tout d’un coup, plus de patrons et de collègues qui vous embêtent, vous travaillez quand vous le voulez, idéalement 4h par semaine, et il vous reste du temps pour votre famille, et comme vous gagnez beaucoup d’argent, vous voyagez tout le temps!! Très peu de gens peuvent atteindre cela. Mais ce commerce attire énormément de gens qui voudraient changer quelque chose sans vraiment savoir quoi ni comment se prendre en main…

Pour conclure

L’ennui au travail est donc un fléau qui ne doit pas être pris à la légère, mais comme un signal indiquant que quelque chose est à mettre en place… A vous de trouver quoi et de quelle manière, car il s’agit bien de votre relation au travail, et non pas un fait extérieur. Le monde autour de vous ne changera pas! Il faut que vous preniez les rennes de ce changement, si infime soit-il. L’objectif est que VOUS alliez mieux, et de trouver votre trajectoire professionnelle, et votre trajectoire de vie pour retrouvez une vie épanouie.

Bien sûr, il y a des gens pour vous accompagner. Mais avant qu’il ne s’agissent de votre médecin ou de votre psychologue, pourquoi ne pas faire appel à un coach, même pour une ou deux séances, pour faire le point et voir ce qui vous conviendrait le mieux? Voire pour vous accompagner tout au long d’un processus de changement d’activité? (voir RECONVERSION)

Et vous, quelles sont vos expériences d’ennui au travail? Indiquez dans les commentaires ce que cet ennui a provoqué en vous et comment vous avez surmonté une éventuelle gangrène naissante. Si vous connaissez actuellement l’ennui au travail, sans forcément voir d’où cela vient ni comment l’éviter, votre commentaire sera également précieux et nous pourrons vous répondre pour vous accompagner.

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