Comment concilier ma passion de la restauration et ma vie privée
Un des soucis majeurs des personnels de restaurant
Je voudrai parler d’un problème important dans le milieu de la restauration: la difficulté de concilier vie privée et vie professionnelle.
C’est quelque part un problème que beaucoup de personnes rencontrent, quelque soit leur métier, mais il est nettement plus présent, complexe et difficile à surmonter lorsque l’on travaille dans un restaurant. Et encore plus accentué lorsqu’on est gérant de ce restaurant.
C’est réellement un fait avéré, nous pouvons le constater par le nombre particulièrement élevé de divorces dans la profession. Les personnes qui travaillent dans un restaurant font partie des 10 métiers ayant le taux de divorce le plus élevé: 20,10% pour un chef cuisinier, 27,12% pour un serveur, et 38,43% pour un barman.
On travaille quand les autres s’amusent
Le secteur est particulièrement demandeur en terme d’horaire de travail. Nombre d’heures et surtout créneau horaire dans la semaine, puisque les restaurateurs sont occupés sur les temps que les autres passent avec leur famille et leur petit ami. On ajoute à cela la fatigue physique et psychique, une tension qui peut mettre du temps à renouer avec le cocon familial ou une présence des préoccupations professionnelles continue, même au foyer.
Car, si vous êtes dans la profession, en particulier si vous gérez votre affaire, vous le savez bien. Les temps qui ne sont pas destinés à l’ouverture du restaurant ou à la préparation de la cuisine, sont également des temps pour faire la comptabilité, l’anticipation de la nouvelle carte, du nouvel investissement, des liens avec les fournisseurs, d’entretiens d’embauches, la communication… Et lorsque l’on met toutes ses économies dans une affaire, elle submerge souvent sa vie privée. Ou ne lui fait pas assez d’espace.
Etre « au feu »
Je pourrai mettre en parallèle le métier de parachutiste dans l’armée. C’est également un métier dans lequel le taux de divorce est très élevé, car le temps de couple est très réduit par les absences longues, et la pression est très haute des deux côtés lors des missions. Les restaurateurs sont “au feu” d’une autre manière, bien sûr, mais il y a parfois beaucoup de difficulté de “décrocher” de la vie professionnelle pour mener une vie privée et familiale de qualité. Sachant déjà que la quantité est, de fait, très réduite.
Des métiers de passionnés
J’ai travaillé en restaurant étoilé, et j’ai été émerveillée de la façon dont les jeunes cuisiniers abordent leur travail. Ce sont réellement des passionnés. Je me souviendrai toujours de ce jeune cuisinier d’à peine 30 ans me prenant le bras pour me guider lors d’une tâche à priori super simple: la découpe des poireaux. Il m’a appris en moins de 5 minutes à aimer mon produit, à le respecter, à avoir le bon geste, à l’écouter pour savoir si je le coupait de la manière la plus efficace pour qu’il garde toute sa saveur… C’était une relation sensuelle, pas entre le cuisinier et moi, mais entre moi et le poireau. Ce moment fugace était plein de magie.
C’est comme la valse des quatre cuisiniers au poste de dressage des assiettes: c’est un véritable ballet silencieux, réalisant une création artistique, un chef d’oeuvre. Cette dimension artistique de la cuisine et la passion de ces hommes et femmes me touche énormément. Par leur générosité, leur cœur grand ouvert, je trouve qu’ils méritent d’avoir une belle vie, car ce sont de très belle personnes, et qui sont souvent dans l’ombre.
Malheureusement, comme pour beaucoup d’artistes, leur vie amoureuse est souvent difficile. Je discutais avec mes collègues de brigade, dont beaucoup étaient dans la fleur de l’âge. Je me rendais bien compte qu’il leur était impossible de sortir avec une petite amie le samedi soir, étant donné qu’on terminait le service à 2 heures du matin. Il leur était même difficile de rencontrer quelqu’un, car tous les moments où les jeunes peuvent prendre du temps de loisir sont justement les moments où les restaurateurs travaillent.
Faire des choix courageux
J’ai admiré mon chef, qui a pris la décision de construire son restaurant sans épargner sa vie de famille. Après avoir travaillé des années chez Bocuse, ou dans d’autres affaires où “il faut que ça tourne” pour garder les étoiles, il a pris le temps de faire un point et de placer les priorités de sa vie. Ses enfants n’ayant encore qu’une dizaine d’année, il n’était pas rare de les apercevoir de la cuisine, et sa femme était également investie dans la gestion de l’affaire. Les jours d’ouvertures étaient réduits, quitte à avoir un peu moins de monde, le dimanche, c’était réservé à la famille.
C’est un choix, un choix fort, et une mentalité qu’il transmettait à ses jeunes cuisiniers. Jamais de pression, toujours de la pédagogie, du respect de la personne, avec ses contraintes de vie. Je le félicite de partager cet esprit qui est bien à l’opposé de certains restaurants où la pression est justement mise par le chef . A un tel point que cela se ressent chez le jeune cuisinier ou serveur au delà des heures de travail, donc sur le temps de vie privée.
Monter son affaire: le rêve?
J’ai également travaillé en pâtisserie, un couple d’une trentaine d’année tenait l’affaire. Il était très bon pâtissier, elle était chocolatière. Il me parlait souvent de boîtes dans lesquelles il avait travaillé avant avec une pression monstre, une productivité infernale, et très peu de sommeil réparateur. Pour éviter cela, mais travailler avec qualité, il a monté son affaire. Comme vous peut-être. Et lorsque l’on monte son affaire, c’est d’une part un rêve professionnel, son truc à soi, son bébé, on y investit tout. Et en même temps un rêve de vie plus confortable, plus équilibrée, plus sereine.
Malheureusement, j’ai vu comme un jeune entrepreneur se doit de toujours investir, toujours être compétitif, toujours se faire connaître et proposer de nouveaux produits, toujours vouloir grandir pour ne pas fermer. Et cette pression obnubile les pensée, toute la journée, toute la nuit. Où est la vie privée? Où est la vie familiale? la vie de couple? les moments de détente? entre amis?
Donc même dans ce cas, où, par rapport à un restaurant, les horaires pourraient être confortables, l’entrepreneur de métiers de bouche est passionnément investi au point que cela lui occupe l’esprit en continu. Et nous nous connaissions assez bien pour qu’il me parle des regrets qu’il avait de ne pas passer plus de temps avec sa fille et bientôt son futur bébé.
Investir sur son bien-être
Ce mélange de passion, d’investissement personnel, de fatigue physique, fait que ces métiers sont usant, et ne proposent pas de faire des pauses. De réelles pauses. Des coupures. Souffler. Faire le point. Mettre les priorités dans le bon ordre.
Je suis coach certifiée. Beaucoup de mes clients viennent me voir pour une raison professionnelle à la base. Et très souvent, nous constatons qu’il faut que l’on s’ “attaque” à la vie personnelle pour régler le problème professionnel. Les deux sont intimement liés. Leur point commun? VOUS. Votre équilibre personnel vous procurera un équilibre professionnel. Cela concerne tous les aspects de votre personne. La sérénité, l’énergie, le respect du corps, la lucidité, l’alignement avec ses valeurs, l’écoute de son intuition… Plus on s’occupe de soi, plus on améliore ses conditions professionnelles.
Attention au burn-out
Il se peut que tout aille bien dans votre boulot, vous faites un démarrage merveilleux, situation idéale, des collègues sympa, bon esprit d’équipe, on ne manque pas de clients, ils sont contents… tout baigne. Sauf que, pris dans la vague de l’enthousiasme, vous avez oublié de prendre soin de vous, personnellement. Et après la lune de miel professionnelle, celle où l’on se donne à fond, trop, il y a un épuisement. Puis du stress. Et qu’y a-t-il autour pour vous ressourcer? Rien, ou pas grand chose, car vous n’avez pas pris le temps de le construire ou de le protéger. Oui, il s’agit de cet équilibre. fragile, délicat, mais si précieux.
Il est tout à fait possible de rééquilibrer les choses, à n’importe quel moment, même au fond d’un burn-out. Mais pour ne pas en arriver là, je vous en prie, prenez soin de vous. Je sais combien les cuisiniers et les serveurs sont généreux et veulent faire plaisir aux autres. Que pouvez vous encore donner, quand vous n’aurez plus rien, ne serez plus rien? Une main vide n’a rien à donner.
En effet, j’aimerai qu’à la fin de cette lecture, chacun comprenne combien il est précieux de se donner à soi-même, sans aucune culpabilité, et même en premier lieu, pour avoir ensuite la capacité de donner aux autres. Se donner à soi, c’est se ressourcer. Avec de l’amour en tout premier lieu. Aimez-vous, entourez-vous de gens qui vous aiment. entourez-vous de rire, de danse, de tout ce qui vous fait du bien. Car vous avez moins de temps que les autres pour faire cela, donc faites-le à 200%! Que tous les moments “rien qu’à vous” soient de qualité, que vous viviez le moment présent, sans penser au boulot passé ni futur, juste ce qui est là, ceux qui sont là, profiter d’eux complètement… Comme lorsqu’on va à la pompe à essence pour faire le plein. Remplissez le réservoir affectif et le réservoir d’énergie.
Comment se ressourcer réellement?
Vous ne savez peut-être pas comment vous y prendre, car vous êtes dans le tourbillon de ce rythme endiablé? Vous ne savez peut-être plus, car à force, vous avez oublié… Ou alors vous avez pensé qu’elle ou qu’il serait toujours là, qu’il comprendrait, que son amour tiendrait car elle/il savait ce que votre métier vous demandait… Quelles que soient les raisons, il est possible que vous ayez besoin d’aide. Il n’y a rien d’honteux à cela. Même les coachs se font coacher. Il y a des moments dans la vie où avoir quelqu’un qui vous tient la main vous permet d’y voir plus clair, de vous recentrer sur ce qui est vraiment important pour vous. Un coach vous aide à faire le tri des choses que vous voulez vraiment faire ou non, vraiment être ou non.
Un coach est alors la bonne personne à voir. Parfois quelques séances suffisent. Des fois plus, selon l’objectif visé. Parfois une formation spécifique peut être un bon apport. Il y a plein de manière de travailler. Mais, surtout, ne restez pas seul avec votre douleur! Ne la supportez pas sous prétexte que le métier est difficile et veut ça. Non. Ayez plus de respect pour vous. Donnez-vous les moyens de vivre la vie que vous méritez.
Je vous recommande chaudement l’équipe de Coach Mon Resto, pour tous les domaines de la restauration. Pour l’équilibre de vie, contactez-moi.