Sommeil… je t’aime, moi non plus.

Sommeil… je t’aime, moi non plus.

Avez-vous remarqué combien notre sommeil est précieux? Combien il arrive comme une évidence lorsque nous employons les expressions « tomber de sommeil » ou encore « s’écrouler de fatigue »?

Et dans le même temps, nous refusons de tomber dans les bras de Morphée tant que nous pensons avoir encore des choses à faire, ou un minimum d’énergie.

Depuis les années 80, dormir est presque un gros mot. Un truc de fainéants, de gens « pas rentables ». C’est ça, il faut être rentable, que tout ce que l’on fait soit rentable, qu’il n’y ait pas une once de temps qui ne soit occupée à quelque chose, et nous sommes devenus les générations « je n’ai pas le temps » au risque sanitaire de ne pas avoir le temps de dormir!

Ne pas l’avoir, ou ne pas le prendre??

Dans mes expériences de sommeil… ou de non sommeil, il y a eu un peu de tout. Je suis certaine que vous allez reconnaître quelques épisodes.

Je fais des siestes de 2 heures! Oui, tout le monde me dit que c’est long, qu’il faut 20 minutes pour que ce soit réparateur, et patati et patata… bref, je suis réglée comme ça, je ne mets pas de réveil, et je suis requinquée et dispo après 2 heures piles! Mais faire la sieste, c’est tout une affaire! « Qu’est-ce que tu as, tu es malade? Tu t’es couchée particulièrement tard? Tu as fait des travaux de forces? » Il faut se justifier pour faire la sieste à tel point que cela devient suspect ou tout au moins bizarre, et on nous qualifie de faible, de souffrant, ou de flemmard.

Mon beau frère a la capacité de faire des micro siestes de 5 minutes et d’en ressortir pimpant! C’est excellent dans son travail – il travail en hôpital. Mon mari, c’est l’inverse, quand il lui prend de faire une sieste, c’est qu’il en a besoin, mais il dort plus de 3 heures et se réveille dans un état lamentable… Nous avons chacun notre « système » de base, et nos évolution en fonction des événements de la vie. Ce mercredi, je n’ai travaillé que le matin, pas de travail physique, puis l’après-midi, j’ai dormi… 4 heures! Et alors? Si on écoutait un peu notre corps, plutôt que d’écouter notre entourage ou la société qui juge tout?

A part les siestes, l’endormissement est un problème qui s’amplifie et touche de plus en plus les jeunes. On va tout de suite penser aux écrans, à la lumière bleue… Oui, c’est un grand fléau. Les scientifiques préconisent d’enlever les écrans au moins 1h avant de se coucher… Oups!!! Regardez-vous ou votre famille… vous comprenez qu’on en est loin!! Si les téléviseurs commencent à sortir des chambres, les téléphones sont quasiment greffés à nous, même dans notre sommeil, où il n’est pas rare d’imaginer entendre le « ding » des notifications, et où nous laissons le téléphone en mode normal… au cas où! (Au cas où quoi exactement???)

L’endormissement dure deux fois plus de temps que 2 générations avant. J’ai 5 enfants, je crois bien qu’ils s’en sont tous plaint à un moment ou à un autre, et pour certains d’entre eux, c’est un problème très récurant, et cela bien avant d’avoir eu un téléphone. Nous ne savons plus lâcher le stress de la journée, et les ruminations sont comme une bête féroce contre le pauvre marchant de sable qui fait bien ce qu’il peut.

L’endormissement est un phénomène qui arrive à un moment précis, et il faut « le choper ». Il faut monter dans le train du sommeil quand il se présente, et ce moment peut sembler fugace, parfois à 5 minutes près. Lorsque le train arrive, écoutez votre corps, il vous l’indique: les yeux qui piquent, des bâillements, les paupières qui tombent, on ne suis plus une discussion ou on relis trois fois la même phrase de notre livre. C’est là, et pas 10 minutes plus tard, qu’il faut lâcher prise et se laisser doucement emporter par Morphée. Pourquoi résister? Pour rater le train, et ne pouvoir prendre que celui qui passera, en moyenne 90 minutes plus tard, et du coup perdre un cycle complet de sommeil? Et c’est là que les problèmes d’endormissement interviennent. Il m’est arrivée d’avoir tellement besoin de sommeil que j’en étais agressive avec mon mari s’il perturbait ce précieux moment de la montée dans le train du sommeil. (Oui, parce qu’en plus de cela, les femmes sont sensées se coucher 2 heures avant les hommes, physiologiquement, ce n’est pas simple tout ça, hein!)

Ensuite, la qualité du sommeil. Elle est variable selon différents facteurs. Les tensions de la journée peuvent se transformer en ruminations qui nous laissent dans un état de demi sommeil, ou de sommeil « sur le qui-vive », en état de vigilance, ne permettant pas un sommeil profond, le seul qui est vraiment réparateur pour le corps. Ces tensions non évacuées vont également générer des rêves agités, ou des cauchemars, en particulier en fin de nuit, lorsque le sommeil paradoxal est plus long, mais qui peuvent créer un réveil trop tôt, sans pouvoir se rendormir. Il y a ensuite la respiration complexe, les ronflements divers, voire les apnées du sommeil, qui du coup n’oxygènent plus le cerveau correctement. Directeur docteur: se faire tester et vous deviendrez peut-être accro de la machine à oxygène, pas très glamour, mais qui vous redonnera une nouvelle jeunesse avec des sommeils vraiment réparateurs et apaisés.

Ensuite, il y a les réveils nocturnes. Ceux des petits enfants sont passés, mais nous en avons d’autres. Le bruit des retours de bars, le trafic de la rue, les trains qui passent (quoique pour le train, il est démontré qu’un train passant toujours à la même heure devient une habitude telle que s’il ne passe pas, c’est là qu’on se réveille!), le chat qui a une soudaine envie de mordiller les mollets, ce satané moustique à qui il va bien falloir faire la peau, une envie pressante, la gorge sèche qui demande un verre d’eau, chéri qui ronfle, ou même, soi-même, réveillée par ses propres ronflements, chéri qui vous réveille car il a peur que vous ne respiriez plus, une aigreur d’estomac qui vous met d’un coup en position assise, une idée géniale qui surgit et qu’il faut absolument noter, ou une panique d’avoir oublié un truc très important… Ou simplement les insomnies, maladie du siècle, qui nous font écumer les stocks de BD, de biscuits ou de sudokus… ou consommer des petites pilules, dont les français sont friands, et certains malheureusement bien accros.

Enfin, le réveil… le réveil difficile, où l’on n’a pas envie, on éteint le réveil en se rendormant ou en traînant, comme si le temps allait miraculeusement se rallonger pour nous permettre de goûter quelques minutes de plus sous la couette. L’impression de n’avoir pas rempli son cotât de sommeil, et de ne pas avoir envie de se lever pour aller travailler. La tête qui retombe presque dans notre café, breuvage sensé rattraper ce que nous ne permettons pas à notre corps.

Avant hier, j’ai pris ma voiture, je n’arrêtais pas de bailler, mes jambes tremblaient, j’avais des tâches brunes devant les yeux, signes de fatigue, et je me suis retrouvée dans les bouchons du matin. J’avais conscience d’être dangereuse, conscience également que la somnolence est la première cause d’accidents de la route, avant l’alcoolisme et les excès de vitesse. Et la somnolence n’est pas uniquement un problème dans les longs trajets d’autoroute, mais également dans le petit bouchon routinier du matin. Vous savez, lorsque chacun a de bonnes raisons de ne pas être très vigilent, intrigué par les nouvelles à la radio, finissant son petit déjeuner, continuant à se réveiller, révisant son speach professionnel, ou profitant du feu rouge pour se maquiller, voire écrire de sms.

Dans de telles conditions, comment le sommeil ne peut-il pas être mis à l’honneur? Question de santé publique! Mangez, bougez et DORMEZ! Nous dormons 2 heures de moins par jour que nos grands parents! C’est dramatique pour notre état de fatigue dans la journée, du coup notre vigilance sur la route, notre stress au travail, notre énervement dans les relations familiales ou professionnelles, et notre bien-être en général. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de campagnes POUR le sommeil? En tout cas pour redorer son blason, pour ne plus qu’on le considère comme une perte de temps, un temps non rentable. Pour ne plus rabaisser toutes personnes saines d’esprit qui s’offrent ce temps de sommeil si précieux, et qui savent, elles, écouter leur corps… notre corps… notre meilleur ami.

Alors, dans combien en symptômes vous êtes-vous reconnus? ou votre entourage proche? Racontez-moi votre relation au sommeil dans les commentaires.

Et pour aller plus loin sur le sujet, voir aussi les articles Chiffres: Le sommeil, ça compte, 25 trucs pour se détendre, Test: Quelle somnolence sommeille en vous? et Test: Stress… vous gérez?

Voici les formations que nous proposons qui abordent ce sujet: ALIGNEMENT, ÉQUILIBRE, et LIBERTÉ.

Suivez Nous sur les Réseaux Sociaux

2 thoughts on “Sommeil… je t’aime, moi non plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous avez aimé cet article? Partagez-le!